Après une première partie aussi impressionnante, qu’attendre de la suite du disque ? A peine le temps de se poser la question, de retourner le vinyle, et la face B commence sur des bases incroyables avec une chanson géniale signée Stéphane Varègues : « Le Pape du Pop », qui raconte les aventures d’un dandy atypique, le héros éponyme de la chanson, sur une musique à la basse bondissante et aux arrangements (violons et chœurs) impeccables. Le disque rend ensuite hommage à la collaboration entre Messieurs Richard de Bordeaux et Daniel Beretta, avec deux morceaux fantastiques. Le premier, « Psychose », évoque visions rimbaldiennes (« Elle s\’appelle Psychose, la fille de mes nuits, elle saute sur mon lit, de sa langue de feu, me crache dans les yeux ») et angoisse œdipiennes sur une musique extraordinaire, alors que le deuxième (« La Drogue ») se déploie sur un rythme plus modéré, et bénéficie d’arrangements plus luxuriants et classiques. A n\’en pas douter, les deux pistes sont marquantes, et leur présence ici est totalement justifiée.
Deux chansons aux interprètes féminines apparaissent sur cette face B : la première est une parodie de Brigitte Bardot par Monique Thubert « Les Oreilles » , et la seconde (« L’œil », de Bernadette) commence par une envolée de piano vite rejointe par une rythmique beat aux sons délirants, et reproduit une discussion minimaliste entre un vieil homme et une jeune femme. Le disque s\’achève sur le délire érotique assez malsain de « Cuisses nues, bottes de cuir » de Philippe Nicaud. Cette chanson est issue de l\’album Erotico-Nicaud sorti en 1970 et réédité en 2009), relativement célèbre pour ses paroles où l’homme exprime ses pulsions animales en contemplant une femme « Toi tu t\’en fous… de leurs soupirs / Mais un beau jour, prends garde à toi / C\’est un bourgeois devenu Borgia / Qui te clouera entre ses bras. »
En à peine plus d’une douzaine de chansons, Wizzz! a fait ce qu’aucune compilation n’avait fait avant elle : donner sous une forme compacte un regard sur une scène à l’époque méprisée, et rendre possible à ses auditeurs d’immenses découvertes musicales. Pour cela, Wizzz! reste le disque de référence, et une compilation qui a fait date.\ »