1. Do You Feel It (Tu Lo Sientes) – Joe Cuba Sextet
2. Johnny’s No Good – Joe Bataan
3. Big T – Tito Ramos
4. Brother, Where Are You? – Falfi Pagan
5. Black Brothers – Tito Puente
6. Either You Have It Or You Don’t – Charlie Palmieri
7. The Main Man – Ralphie Robles
8. New York Soul – Ray Barretto
9. Boogaloo Lebron – Lebron Brothers
10. Lady Marmalade – Mongo Santamaria
11. Si Dame Tu Amor – Cafe
12. Calle Luna Calle Sol – Willie Colon
13. Que Se Sepa – Roberto Roena
14. Puerto Rican Soul – Pete Bonet
15. Red Garter Strut – Fania All Stars
16. Measure For Measure – The Alexander Review
Consacrée au côté le plus soul du catalogue latin-soul du mythique label Fania, qui était et sera toujours le plus important label salsa. Avec 16 titres enregistrés entre 1967 et 1975, El Barrio comprend Tito Puente et Mongo Santamaria, ainsi que la nouvelle race d’ icônes comme Ray Barretto et Willie Colon.
Cette compilation nous conte l’histoire des gangsters, des putes, des camés et des macs qui arpentaient les trottoirs du Spanish Harlem du New York des 70s, entre la 96ème et la 125ème rue et à l’Est de la Fifth Avenue. C’était l’époque où New York, alors crade, dangereuse et excitante, voyait débarquer une partie des vagues d’immigrants portoricains et cubains. Comme souvent, le rêve américain était sérieusement entâché par la violence de la rue et la loi des gangs. C’est dans ce chaudron que les rythmes exotiques des Caraïbes se mêlérent au jazz, à la soul et au R&B qui régnaient dans les ghettos noirs voisins pour nous reporter ce qui se passait dans la rue. Le Brown CNN avant l’heure du hip hop. De quoi enflammer les boîtes louches du « barrio » 30 ans avant le reggaeton.
Do You Feel It, chanté par Joe Cuba en ouverture. Pour sûr qu’on la sent cette tambouille explosive servie par Fania, surtout lorsque Joe Bataan, Tito Puente et ses percussions, Charlie Palmieri, Ray Barretto, Mongo Santamaria, Willie Colon ou encore les Fania All Stars sont aussi de la partie. Les cuivres claquent, les percussions s’emballent, la soul s’abâtardit avec le mambo avec une énergie enthousiasmante. Je l’ai déjà dit mais je le répète: ces musiques latines n’ont jamais été une mode mais une musique de rue, une question d’urgence et de survie pour ces fantastiques musiciens. Et ça, ni le folklore ni la pâtine du temps ne l’enléveront.
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