Nom complet Larry Joe Bird
Nationalité Drapeau des États-Unis États-Unis
Naissance 7 décembre 1956 (56 ans)
à West Baden Springs, Indiana
Taille 2,06 m (6′ 9″)
Poids 100 kg (220 lb)
Surnom Larry Legend, Gold Hand, the Hick from French Lick
Situation en club
Numéro 33
Poste Ailier
Carrière universitaire ou amateur
1976-1979 Sycamores d’Indiana State
Draft NBA
Année 1978
Position 6e
Franchise Celtics de Boston
Naissance et jeunesse:
Larry Joe Bird naît le 7 décembre 1956 à West Baden Springs, dans l’Indianaet grandit à French Lick, petite ville d’environ 2 000 habitants dans le sud de l’État, ce qui lui a valu le surnom de « the Hick from French Lick » dans sa carrière de basket-ball professionnel. Il est le fils de Georgia (née Kerns le 2 juin 1930 dans le Comté de Dubois– décédée le 8 octobre 1996 à West Baden Springs) et Claude Joseph « Joe » Bird (né le 21 septembre 1926– décédé le 3 février 1975 à French Lick) et c’est le quatrième enfant d’une famille de six : Mike, Mark, Linda, Larry, Feff et Eddie. Sa mère, qui occupe un poste de serveuse, finit d’élever seule ses enfants : son mari, un ouvrier, se suicide avec une arme à feu en 1975, alors que Larry a dix-huit ans. C’est un descendant d’Irlandais ; ses ancêtres (septième génération), Thomas Lindley (né le 25 avril 1706 à Carlow en Irlande) et Ruth Hadley (née le 6 avril 1712 dans le Comté de Westmeath en Irlande) ont émigré dans le Comté d’Orange en Caroline du Nord où ils sont décédés tous les deux respectivement le 14 octobre 1781 et le 14 décembre 17854.
Il est scolarisé à la Springs Valley Community Schools, qui est située South Larry Bird Boulevard.
Il effectue ses premiers matchs en high school au Springs Valley High School alors qu’il est sophomore, ou deuxième année : il dispute alors deux matchs, pour un total de 8 points. La saison suivante, il dispute 22 matchs et sa moyenne atteint désormais 16 points par rencontre. Lors de sa dernière saison, il inscrit 764 points, 30,6 de moyenne, 516 rebonds et 107 passe avec comme meilleure performance 55 points. Avec son école, il inscrit au total 1 125 points soit une moyenne de 22,9, capte 741 rebonds et délivre 248 passes en 49 rencontres
Style de jeu et personnalité:
Larry Bird est considéré comme le meilleur joueur blanc de l’histoire de la Ligue et le symbole de la fierté des Celtics. Malgré des qualités physiques très moyennes, son sens du placement a fait de lui un grand rebondeur. Son excellente vision du jeu lui permet d’être un passeur prolifique. Son adresse et son habileté ballon en main font de lui un des meilleurs tireurs de l’histoire de la NBA, comme en témoignent ses victoires au concours à trois points lors du All-Star Game, ses premières places au pourcentage de lancers francs et ses moyennes générales au tir. Également bon intercepteur, il est un joueur complet. C’est un acharné de l’entraînement : il ne quitte pas la salle avant d’avoir réalisé une série de lancers francs réussis sans que le ballon ne touche le cercle.
Larry Bird est quelqu’un de très impliqué dans la vie du groupe. Dès sa carrière universitaire, il regrette souvent que l’attention des médias se porte sur la personne et non sur l’équipe. Cette implication dans l’équipe et son sens de la loyauté sont une des raisons pour lesquelles il dispute une dernière saison avec les Sycamores : il s’estime toujours être redevable envers Bob King – et son assistant Bill Hodges – qui est en partie responsable du retour de Bird dans le basket-ball universitaire. Malgré son statut de redshirt en 1975-1976, il s’entraîne tous les jours et aide les joueurs de son équipe à s’améliorer. Durant sa carrière professionnelle, il a toujours prêté attention au personnel qui entoure l’équipe, des gardiens aux personnes passant la serpillère. Il est très présent envers ses supporters, même si ses relations avec les médias sont parfois compliquées : il ne communique jamais sur sa vie privée et les à-côtés du basket-ball.
Larry Bird est également connu pour être un grand trash talker : les épisodes les plus célèbres sont un tir trois points devant le banc des Pacers – Bird, une fois le ballon parti, se retourne aussitôt vers Chuck Person et dit : « Merry fucking Christmas. », celui-ci surnommé the rifleman, ou l’homme à la carabine, avait déclaré auparavant que « The Rifleman is Coming, and He’s Going Bird Hunting. », « Le chasseur arrive, et il va aller à la chasse à l’oiseau ». Dans un autre match, face aux Supersonics de Seattle, il désigne un endroit à Xavier McDaniel, qui défend sur lui, d’où il dit qu’il prendra un tir et marquera juste devant lui. Tout comme il l’avait annoncé, Bird marque à l’endroit exact qu’il avait indiqué, ajoutant de surcroît qu’il ne pensait pas laisser encore deux secondes de jeu.
Parce qu’il était lent et ne possédait pas de jump, Larry Bird passa très longtemps pour le plouc sorti de sa campagne.
Mais le basket est aussi une affaire de toucher, d’adresse et de vista. Et dans ce domaine, « Larry Legend » n’avait rien à envier aux meilleurs. Bien avant l’avènement de Michael Jordan, sa rivalité avec Magic Johnson assura le succès de la NBA.
Avec le titre olympique de 1992, la boucle fut bouclée.
Retour deux décennies plus tôt. Springs Valley. Un lycée perdu dans une petite ville de 2 000 âmes, French Lick. Le gymnase accueille quasiment toute la population les soirs de match. Ralenti par une sérieuse blessure à la cheville qui lui a fait perdre un an, le jeune Larry met les bouchées doubles durant sa saison junior. Il devient vite une célébrité locale. Durant sa quatrième et dernière année, ils sont plus de 4 000 à s’entasser dans la salle pour voir le phénomène. La transition avec le college sera difficile. Recruté par le légendaire Bobby Knight, Bird loupe totalement son début de saison et finit par quitter les Hoosiers. On le retrouvera à Indiana State, l’expérience avec la fac de Northwood ayant également accouché d’un échec.
Avant son arrivée, Boston est au fond du trou:
Dans cette petite université, les supporters retrouvent enfin le Bird de Springs Valley. Les Sycamores atteignent la Finale NCAA en 1979. Leur adversaire : Michigan State pour ce qui sera le premier face-à-face entre Larry Bird et Magic Johnson. Le blondinet doit s’avouer vaincu mais il aura l’occasion, plus tard, de se venger. Plusieurs fois. Les Celtics ont drafté Bird un an avant cette Finale NCAA, pensant que Larry les rejoindrait à l’issue de son année junior. A cette époque et après les fastes années Red Auerbach, la « Green Team » est descendue de son nuage. Lorsqu’ils choisissent Bird, les Celt’s viennent de battre leur record de défaites, qui datait de 1949-50, avec 50 revers. Quand le 6e choix de la draft 1978 débarque en ville, Boston s’est encore ridiculisé avec un 29-53.
L’effet Bird est immédiat : à l’issue de la saison 1979-80, « Beantown » affiche 32 victoires supplémentaire (61-21). L’ailier rookie a disputé les 82 matches, pris le leadership au scoring (21.3 pts) mais aussi aux rebonds (10.4 prises). Et si Magic Johnson signe une magistrale première année chez les Lakers, titre NBA à la clé (plus celui de MVP des Finales), le « Rookie of the year » est bien Larry qui fête aussi cette saison-là le premier de ses 12 All-Star Games.
L’été qui suit est déterminant. Robert Parish arrive en provenance de Golden State. Kevin McHale est intronisé 6e homme. Avec l’apport de Cedric Maxwell dans le frontcourt, les Celtics mettront la main sur le titre en juin 1981. Bird est décisif en playoffs, notamment contre Philadelphie en finale de Conférence Est, alors que son équipe est menée 3-1. Contre le Houston de Moses Malone, l’ailier sophomore est tout aussi irrésistible. La « Green Team » s’impose deux fois dans le Texas et plie la Finale en six manches. La franchise du Massachusetts renoue enfin avec son glorieux passé. Surtout, les duels Bird-Magic promettent de donner à la NBA une nouvelle dimension. La Ligue lance d’ailleurs un nouveau slogan autour de cette rivalité qui divise le public : « NBA action, it’s FAN-tastic ».
Rivalité Larry Bird-Magic :Johnson sur le terrain
Magic et Bird, luttant l’un contre l’autre avec les yeux en l’air.
Magic et Bird lors de la finale de 1985.
Depuis la finale NCAA de 1979, son duel avec Magic Johnson a rythmé la vie de la NBA et passionné l’Amérique pendant une décennie. D’un côté la Côte Ouest et le soleil de Los Angeles, de l’autre la grisaille de la Côte Est ; d’un côté le jeu flashy des Lakers, de l’autre le jeu appliqué des Celtics ; d’un côté le strass de la Californie, de l’autre le cul-terreux (Hoosier) de l’Indiana ; d’un côté le Noir athlétique, de l’autre le Blanc sans détente mais formidable technicien. Il existait à la fois une rivalité sportive totale, mais aussi une grande amitié entre ces deux compétiteurs réunis dans l’unique Dream Team de 1992 où les deux seront nommés capitaines de l’équipe.
Cette rivalité débute dès l’université : le match de la finale du championnat 1979 est le match de basket-ball qui détient la plus grande audience sur l’échelle de Nielsen avec 24,113. Le basket-ball, et principalement la NBA, a alors perdu son aura auprès des Américains dans les années 1970. Les matchs ne sont plus télévisés, ou alors seulement en différé et tard le soir, et les matchs se déroulent alors dans des salles à moitié vides164. Parmi les facteurs avancés pour expliquer ce fait, la présence presque exclusive des joueurs Afro-Américains qui ont succédé à une ligue entièrement blanche jusqu’à l’arrivée de Chuck Cooper, premier joueur noir drafté en NBA en 1950. La vie économique est également un facteur : après les années de reconstruction, la croissance ralentit et de nombreux emplois, particulièrement ceux dans le monde manufacturier, en sont victimes164. De plus de nombreuses affaires de cocaïne entachent la réputation des joueurs164.
L’arrivée d’un nouveau média, ESPN (Entertainment Sport Programming Network Incorporated), favorise le renouveau de l’intérêt des médias américains vers le basket-ball. Peu avant le Final Four de 1979, ESPN se met d’accord avec les dirigeants de la NCAA pour pouvoir retransmettre des matchs13. Dans le même temps, CBS prolonge son contrat avec la NCAA pour la retransmission du tournoi final : six milliards de dollars sur onze ans, soit environ 545 millions de dollars par an165. La rivalité entre Johnson et Bird accélère ce renouveau : durant les premières saisons suivant leur arrivée dans la ligue, les finales NBA sont toujours disputées par l’une au moins des franchises des deux joueurs : titre en 1980 pour les Lakers, titre en 1981 pour les Celtics, deuxième titre en 1982 pour Magic Johnson. En 1983, les Lakers échouent en finale, puis de nouveau en 1984 lors du premier affrontement des deux joueurs lors d’une finale NBA entre Magic Johnson et Bird.
La saison suivante, les Lakers prennent leur revanche sur les Celtics, avant que ceux-ci remportent le troisième titre en cinq saisons en 1986. En 1987, pour la troisième fois en quatre ans, les Celtics et les Lakers sont à l’affiche de la finale, les Lakers remportant celle-ci. C’est la dernière finale de Larry Bird, Magic Johnson disputant encore trois finales : victoire en 1988, défaite en 1989 et 1991. Les deux joueurs déclarent après leur carrière que cette rivalité a eu un effet sur leur volonté à devenir meilleurs : chacun analysait les performances de son adversaire166. Bird et Magic ont disputé 37 matchs de NBA l’un contre l’autre, les Lakers remportant 22 de ceux-ci167.
Malgré leur rivalité, les deux hommes commencent à se rapprocher en 1984 lors d’une campagne publicitaire pour Converse où ils sont opposés sur un terrain en plein air à French Lick168. En 2002, Bird se charge de faire la présentation officielle de Magic Johnson lors de l’intronisation de ce dernier au Basketball Hall of Fame169.Le 21 mars 2012 sort en première à Broadway au Longacre Theatre, une pièce de théâtre avec six acteurs nommée MagicBird où deux des plus grands noms du basket-ball professionnel et de la NBA, Magic Johnson et Larry Bird sont immortalisés par cette pièce170.
« Je resterais toujours un enfant timide né dans une petite ville fermière du cœur de l’indiana. Earvin, lui a toujours été plein d’énergie, amusant. Vous savez, j’ai joué un match de All-star en université avant de l’affronter en finale. À l’époque vous pouviez déjà pas le manquer. Sur le parquet, il était toujours en train de sourire, de crier, de gérer le trafic sur le parquet »
— Larry Bird, Interview à l’Équipe rapporté dans le quotidien du 11 avril 2
Roi du concours à 3 points
En 1982, Bird inscrit son nom pour la première fois dans la All-Defensive Second Team. Il s’est attaché à développer son jeu à partir de la défense. Il n’y a pas un meilleur shooteur que lui dans la Ligue. Son adresse, sa défense en un contre un et son sens de l’anticipation en font un joueur ultra-complet. Il terminera sur les talons de Moses Malone pour le titre de MVP après avoir été distingué lors du All-Star Game.
En 1984, Larry est désigné MVP de la saison régulière et retrouve Magic en Finales. Une première depuis la perte du titre NCAA avec Indiana State. Cette série est inoubliable. La chaleur qui règne au Boston Garden – sans air conditionné – lors du Game 5 oblige les joueurs à se désaltérer quasiment à chaque remise en jeu. Dans cette rencontre rebaptisée « Heat Game », Bird score 34 points. La série va jusqu’au 7e match. Le 12 juin, Boston l’emporte 111-102 chez lui. L’ailier des Celtics est sacré MVP des Finales avec une moyenne de 27.4 points et 14 rebonds.
L’année suivante, il est toujours aussi injouable. Le n°33 tourne à 28.7 points et décroche logiquement un second titre de meilleur joueur de la Ligue. Blessé au doigt en Finales, toujours contre les Lakers, il ne peut empêcher les Celtics de s’incliner en six matches. La saison 1985-86 sera celle du 16e titre de Boston avec un « Larry Legend » au sommet de son art. Troisième titre de MVP. Troisième bague. Deuxième titre de MVP des Finales. Il s’est aussi adjugé le Three-Point Shootout lors du All-Star week-end, ce qui deviendra une habitude (trois titres consécutifs). Le rendez-vous des Etoiles voit Bird débarquer au locker room et demander : « Alors, qui va finir 2e derrière moi cette fois ? » Dans la Finale contre Houston, il est proche d’un triple-double de moyenne (24 pts, 9.7 rbds, 9.5 pds). Sur le Match 6 décisif, cela donne 29 points, 11 rebonds et 12 passes.
Le péquenaud vous salue bien !
Si ses stats personnelles sont supérieures, l’année 1986-87 se révèle décevante. Défaite en Finales NBA face aux Lakers en six manches. Bird pensait avoir fait le plus dur en finale de Conférence Est contre le jeu assez violent de Detroit. A 30 ans, la légende commence à accumuler les pépins. Son dos, notamment, le fait de plus en plus souffrir. Les douleurs sont causées par l’inflammation d’un disque et une malformation congénitale. Bird frôle la barre des 30 points de moyenne en 1987-88 mais doit s’incliner devant Detroit après s’être montré héroïque contre Atlanta et Dominique Wilkins en demi-finales de Conférence Est.
La saison qui suit sera désastreuse. L’icône verte dispute six rencontres seulement. En 1990 et 1991, le triple MVP de la Ligue totalisera 75 et 60 matches. La dernière, en 1991-92, sera un long calvaire. Le vieux renard ne disputera que quatre des sept matches de la série perdue contre Cleveland en demi-finales. Heureusement, la fin de carrière de « Larry Legend » fut plus glorieuse. Larry est de l’expédition à Barcelone avec la « Dream Team » I. Bird a combattu Magic toute sa carrière. Il se retire avec lui, l’or autour du cou. La boucle est bouclée.
La Dream Team:
La saison de Bird n’est toutefois pas terminée : la Fédération internationale de basket-ball amateur (FIBA) vient en 1989 d’autoriser les joueurs NBA à disputer les Jeux olympiques. USA Basketball, la fédération américaine de basket-ball, décide, afin de redorer le blason des couleurs américaines après la troisième place des Jeux olympiques de Séoul, d’aligner la meilleure sélection possible pour les Jeux olympiques de Barcelone. La liste des joueurs formant cette formation est annoncée en septembre 1991 : les dix premiers joueurs de cette équipe, désignée sous le nom Dream Team, sont Michael Jordan et Scottie Pippen des Bulls de Chicago, Karl Malone et John Stockton des Jazz de l’Utah, Charles Barkley des Sixers de Philadelphie, Magic Johnson des Lakers de Los Angeles, Larry Bird des Celtics de Boston, Patrick Ewing des Knicks de New York, Chris Mullin des Warriors de Golden State et David Robinson des Spurs de
San AntonioNote 12.
Bird accueille cette nomination avec un grand plaisir, déclarant : « Après avoir joué de si nombreuses années contre Magic, c’est fantastique, alors que ma carrière est sur la fin, d’avoir l’opportunité de pouvoir jouer ensemble et avec tous ces grands joueurs »113,Note 13. La sélection américaine joue tout d’abord le tournoi des Amériques où ils disputent six matchs. Bird participe seulement à deux des six rencontres, en raison de douleurs dorsales, pour des moyennes de 9,5 points, 3,5 rebonds et 1 passe114. Lors des jeux olympiques, L’équipe américaine gagne tous ses matchs, avec un écart moyen de 43,8 points, l’entraîneur Chuck Daly des Pistons de Détroit se permettant même le luxe de ne prendre aucun temps mort sur l’ensemble de la compétition. Bird, qui partage le capitanat de l’équipe avec Magic Johnson joue les huit matchs mais n’en débute que trois (seul Michael Jordan débute les huit matchs) et termine avec des statistiques de 8,4 points, 3,8 rebonds, 1,7 passe et 1,7 interception
Larry Joe Bird naquit pour jouer au basket. « The Hick from French Lick » (le Péquenaud de French Lick) le souligna à plusieurs reprises :
« C’est mon truc. J’adore le basket. Je ne veux rien faire d’autre. »
Mais à la fin de sa carrière, il souffrait le martyre
« Je prends trois tablettes d’anti-inflammatoires par jour et si j’oublie une pilule, je suis mort », racontait-il. « Même avec ça, une douleur importante descend dans ma jambe. J’ai l’habitude de dormir 12, voire 14 heures par nuit. En ce moment, je suis heureux avec 4 heures de sommeil. Il n’y a pas de bonnes journées, certaines sont moins mauvaises que d’autres. »
Toucher de balle, coordination et vista
Quand la saison était terminée, Larry ne parlait plus, étrangement, de son dos. Son seul souci était d’aller à la pêche. Il se couchait tôt et se levait tard. Occupait ses journées à se balader, boire des bières avec les copains et regarder les reprises de « Bonanza », sa série télé préférée. Bird, qui fut un temps éboueur, n’a jamais roulé sur l’or. Il n’avait pas besoin de grand-chose. Quand on lui demandait s’il pourrait vivre ainsi toute l’année, il répondait :
A ses amis, il avait avoué qu’il préférait se retirer plutôt que d’avoir l’air ridicule sur un terrain. Le souvenir de Julius Erving, qui fit l’année de trop, était encore présent dans son esprit. Cette saison-là, en 1986-87, Bird lui mit 30 points sur la tête dans une première mi-temps. Et ne fit pas preuve d’une grande élégance en lui lançant :
« Vas-tu commencer à défendre avant que je ne t’en mette 60 ? »
Vexé, « Dr J » lui sauta à la gorge. Bird ne voulut pas reparler de l’incident. Dans chacune de ses sept premières saisons, il fut le leader des Celtics au temps joué, aux paniers marqués, aux paniers tentés, aux rebonds défensifs, aux interceptions et aux points. Il était le premier à s’échauffer et le dernier à quitter l’entraînement. Il jouait même blessé ou fatigué, se livrant totalement, plongeant parfois parmi les spectateurs pour sauver un ballon perdu. Aux superstars possédant des qualités athlétiques hors normes, il répondait par un toucher de balle, une coordination yeux-mains et une vista exceptionnels. Dans un match où tout le monde se déplaçait à 100 à l’heure, il était capable de dominer en jouant au ralenti.
Son père se suicida
French Lick est un petit bled de l’Indiana. Joe, le père de Larry, était ouvrier. Georgia, sa mère, était serveuse. Ensemble, ils luttèrent pour élever leurs six enfants. Larry traînait toujours derrière ses frères aînés, Mark et Mike, insistant pour jouer avec eux. A cet âge déjà, il ne supportait pas de perdre. Les Bird étaient réputés pour leur mauvais caractère et leur entêtement. Larry fut souvent renvoyé chez lui pour s’être battu à l’entraînement. Introverti et timide, il passait des heures seul avec un ballon.
A son entrée en Troisième, il mesure 1,85 m pour 60 kg. A cette époque, il anticipe déjà mieux que tout le monde et fait « la passe avant la passe ».
« J’entendais ce que les gens disaient à mon sujet. « Trop lent, pas de détente. C’est un paysan. Il n’a jamais joué dans les compétitions des grandes villes. » Je crois que j’étais le meilleur joueur de l’Etat. Pourtant, personne n’avait de respect pour moi. Ça m’a sûrement aidé. J’ai continué à m’entraîner 4 à 5 heures par jour. »
Un mois après le début de la saison, Bird quitta Indiana University, intimidé par le gigantesque campus et le mode de vie urbain. Bobby Knight se moqua de lui. Il admit plus tard qu’ignorer Bird fut la plus grosse erreur de sa carrière. L’année suivante, le père de Larry se suicida, accablé par les dettes et l’alcool. Joe Bird était apprécié de la communauté et admiré pour son travail. Lui aussi était introverti. Il n’allait jamais voir ses enfants jouer au basket. A cause de ses problèmes de boisson, les kids le craignaient plus qu’ils ne l’aimaient. Mais à sa manière, il fut quand même un exemple.
« Un soir – je devais avoir 13 ou 14 ans -, mon père rentra à la maison en boitant », raconta Larry. « Il ne pouvait pas enlever sa botte. J’ai dû m’y mettre avec mon frère pour la retirer. Mon père hurlait. La vision de sa cheville était horrible. Il y avait du noir, du bleu et du sang jusqu’au mollet. Le lendemain, on l’a aidé à remettre ses bottes et il est reparti travailler. Comme si de rien n’était. Cette scène m’a marqué à jamais. »
Comme les duel Bird-Magic marquèrent la Ligue. Elle leur dut son essor avant l’avènement de Michael Jordan. Les ennemis d’hier sont devenus amis pour la vie. Magic chambrait encore sur Twitter :
Fin de Palmarés:
Ayant disputé l’ensemble de sa carrière avec les Celtics, il se trouve ainsi parmi les meilleurs joueurs de la franchise dans de nombreuses catégories statistiques : il est troisième au total de points avec 21 791, derrière John Havlicek et Paul Pierce qui le dépasse en février 2012 quatrième pour le nombre de rebonds avec 8 974 (devancé par Bill Russell, Robert Parish et Dave Cowens), troisième du classement des passeurs avec 5 695 passes (derrière Bob Cousy et John Havlicek) et premier des interceptions avec 1 556. Pour les moyennes par match, il est premier pour les points avec 24,3, quatrième avec 10,0 pour les rebonds, septième avec 6,3 pour les passes, deuxième avec 1,7 interception. Avec 38 minutes 4 secondes, il est le cinquième joueur le plus utilisé par rencontre.
Larry Bird reçoit également d’autres distinctions ou trophées qui ne sont pas décernés par la NBA. Il est ainsi désigné sportif de l’année par l’Associated Press en 1986, devenant le premier joueur de basket-ball à remporter ce trophée. Le magazine américain SLAM le classe sixième joueur de tous les temps en 2003 puis neuvième en 2010. En 1996, dans le cadre du cinquantième anniversaire de la ligue américaine, la NBA le désigne parmi les cinquante grands joueurs de l’histoire de la NBA. Le 15 février 1993, les Celtics retirent son numéro 33, celui-ci rejoignant 17 autres numéros au plafond du Boston Garden. Il est également élu au Naismith Memorial Hall of Fame en 1998. La Dream Team de 1992, dont il est le co-capitaine avec Magic Johnson, est également élue au Hall of Fame en 2010