Titre : Fait’ plus l’autruche votez Coluche
Année : 1981
Auteurs compositeurs : Christian Baciotti – Jacques Cardona
Durée : 3 m 37 s
Label : B.B.P.
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Paroles
J’ai souvent comme une impression
Qu’on nous prend toujours pour des cons
L’aimer c’est dur
Faut pas qu’ça dure
Faut jamais plus qu’on s’fasse avoir
Par les allumés du pouvoir
Dans la série
J’vous ai compris
[refrain :]
Faites plus l’autruuuuuuuuuuche
Votez Coluche !
Y a que lui pour faire valser les ringards
Votez Coluche !
Pour les balancer tous au plumard
Votez Coluche !
Rien que pour voir la gueule qu’ils feront
Votez Coluche !
Au premier tour des élections
Votez Coluche !
Elle est venue l’armée des clowns
Des politicards de saloon
Bonsoir madame
V’là mon programme
J’suis l’magicien du tiroir-caisse
Rien dans les mains, tout dans l’business
Salut merci
Une bonne nuit
refrain
J’ai souvent comme une impression
Qu’on nous prend toujours pour des cons
Votez Coluche !
Votez Coluche !
Si vous voulez qu’on s’marre un coup
Qu’on fasse exploser la machine à sous
Votez Coluche !
Faites plus l’autruche
Allez tous voter Coluche
Y a que lui pour faire valser les ringards
Votez Coluche !
Pour les balancer tous au plumard
Votez Coluche !
Rien que pour voir la gueule qu’ils feront
Votez Coluche !
Au premier tour des élections
Votez Coluche !
Foutez-les dehors !
Foutez-les dehors !
Foutez-les dehors !
Foutez-les dehors !
Foutez-les dehors !…
« La France est divisée en deux, je veux qu’elle soit pliée en quatre ! » affirmait l’humoriste en annonçant sa candidature le 30 octobre 1980 au Théâtre du Gymnase. Une candidature accueillie comme un gag. Et de fait, c’est ce qu’elle était au début, avant que le « bouffon de la République » ne se prenne au jeu, oubliant les conseils de son ami Romain Bouteille, co-promoteur du canular. Une candidature qui faillit se terminer en drame lorsque Coluche, gréviste de la faim défaillant, dut jeter l’éponge, au début du mois d’avril 1981. Victime des énormes pressions qui s’étaient exercées contre lui de la part de ses propres amis, en relais des caciques de la gauche socialo-communiste. Victime également de la censure qui lui avait été progressivement imposée par l’ensemble des médias, y compris l’organe emblématique de la pensée de gauche, le quotidien Libération. Un bouffon n’atteint pas 16% d’intentions de vote sans commencer à faire de l’ombre au prince désigné, en l’occurrence l’énigmatique François Mitterrand, et à ses vassaux !
Au delà du canular, Coluche aura en fait été un candidat de rejet de la classe politique traditionnelle, de rejet de ces promesses fallacieuses, de ces engagements illusoires, de ces comportements hypocrites qui caractérisent trop souvent les campagnes électorales. Dès lors, il n’appartenait plus au cercle très fermé des rigolos du scrutin.
Une confrérie dont, au demeurant, n’a jamais fait partie, quoi qu’on ait pu en dire, l’humaniste souvent incompris Marcel Barbu, candidat de l’élection présidentielle de 1965 face au général de Gaulle et à François Mitterrand. Ancien déporté de Buchenwald, ancien député de l’Assemblée Constituante de 1946, Marcel Barbu, prétendument « mandaté par l’association immobilière de Sannois » se présentait lui-même comme le « candidat des chiens battus ». Et de fait, celui que de Gaulle nommait « l’hurluberlu » avait lui-même une tête de cocker triste, au point de larmoyer parfois devant les caméras de l’ORTF.
D’autres ont, en revanche, brillamment illustré localement cette facette insolite de la démocratie française dans différents scrutins nationaux ou locaux.
« Lopistes » pour les partisans, « lopettes » pour les opposants